Dès les premières images du documentaire Le maître est l’enfant, dont le réalisateur Alexandre Mourot vient de me faire parvenir la bande-annonce, je ressens une grande émotion. Enfin un documentaire qui ralentit son rythme pour prendre le temps de se hisser à la hauteur des enfants.

L’enfant est un maître. Profondément, il aime apprendre, découvrir. Il est curieux de nature. Facilement, il est à l’écoute de ses propres besoins, de son environnement, des autres. Spontanément, il est dans l’élan de vie. Il aime créer, innover, découvrir, partir à la recherche. Il aime s’améliorer, innover, se dépasser, chercher ses ressources.

Ce dont l’enfant a surtout besoin, c’est de tuteurs bienveillants qui l’aident naturellement à grandir, à se développer et à s’épanouir, et non pas d’enseignants, de parents ou d’adultes qui rabâchent à longueur de journée ce qu’il faut être, ce qu’il est convenu de faire, de dire si on veut être quelqu’un de bien élevé, quelqu’un de poli ou quelqu’un de sage.

Depuis vingt ans, j’accompagne les hommes et les femmes pour retrouver la source de leur authenticité, pour se sentir libres en groupe, en couple, dans leur entreprise, pour retrouver leur élan créateur. Je mesure à quel point les patterns programmés dans leur enfance ont souvent été inhibiteurs quand ce n’est pas totalement destructeurs.

Depuis toutes ces années, j’encourage chacun à retrouver l’audace de ses élans pour créer, innover, prendre des risques.

C’est dès les premières années que s’installent les fondamentaux de la confiance en soi et de l’estime de soi. C’est sur ces piliers que vont s’échafauder la curiosité, la persévérance, l’audace, le sens de l’initiative.

La confiance en soi et l’estime de soi fonctionnent comme un réservoir des sens. C’est la valorisation, l’encouragement, la reconnaissance, l’accueil de la différence qui alimentent la confiance et l’estime de l’adulte en devenir.

Si la compétition peut être stimulante, c’est toujours une compétition qui vise à se dépasser soi-même, et non pas à se comparer, à se mesurer, à chercher à s’aligner sur d’autres qui seront toujours différents.

Un artiste, c’est un enfant qui a survécu. Un homme ou une femme qui se retrouve à l’âge adulte en ayant préservé intact son goût de la vie.

Dans une culture où toute notre éducation scolaire s’appuie sur la compétition, la comparaison, où l’on dresse l’erreur comme une menace plutôt que d’en faire un levier de transformation, certains pédagogues se sont clairement distingués.

Parfois au sein de l’école publique, quand ils ont pu apporter de l’humanité, du temps, de la confiance, à travers un système qui ne l’encourage que rarement, souvent dans des pédagogies alternatives, Freynet, Montessori et quelques autres.

Écouter les besoins de l’enfant, ce n’est pas former des enfants rois au sens péjoratif, comme je l’ai beaucoup entendu lorsque je donnais mes conférences à l’occasion de mon livre sur la relation parents-enfants Au nom de l’enfant.

Ce sont des pédagogies qui encouragent l’enfant à développer avant tout l’estime et la confiance en lui, l’écoute de son rythme juste, la source de ses élans créateurs.

Il était donc temps d’offrir au public ce nouveau film sur Maria Montessori. Merci à Alexandre Mourot et à Catherine Mamecier de porter ce projet. Ce film est en cours de production, il a besoin de vos encouragements et de votre aide.

Il a déjà mon soutien le plus total !

http://www.montessori-lefilm.org/