Est-il possible d’évoluer dans les sphères de l’argent et des gouvernements ou des commissions sans être tenté à un moment d’en abuser ? La politique et les affaires attirent-elles à elles des hommes et des femmes moins honnêtes que la moyenne ?
Que faire de ses propres zones d’ombre lorsque l’on est médiatisé et exposé à la lumière ?

Toute voie de sagesse passe par l’introspection. Pour incarner et transmettre notre lumière au monde, pour nous mettre au service des autres, nous avons besoin au préalable de descendre dans les profondeurs de notre être, de nous connaître et de nous apaiser, et de vérifier que notre cœur est assez ouvert pour être prêt à prendre soin des autres. Tant que nous n’avons pas identifié nos propres zones d’ombre, nos propres démons, nous les projetons sur l’autre et ne sommes d’aucune aide.

Partir en campagne électorale comme on part en guerre, vouloir faire gagner son parti par tous les moyens, même les plus bas, vouloir battre ses adversaires ou construire des murs comme un enfant s’enferme dans sa chambre, ce sont des signes d’immaturité du cœur. Les arts martiaux nous apprennent que la seule victoire qui existe est la victoire contre la violence, et pas la violence de nos adversaires, mais notre propre violence. Lorsque nous sommes en paix, nous attirons la paix. Toutes les lois de l’attraction nous l’expliquent.

Pour être en paix, il est nécessaire de regarder nos facettes parfois ambivalentes, il nous faut comprendre et dépasser nos propres zones d’ombre, Éros et Thanatos, pulsion de vie et pulsion de mort, qui dansent et nous perturbent. Les plus belles intentions passent parfois par les chemins les plus sombres.

Nos hommes politiques devraient méditer davantage. Comme les dirigeants, les décideurs gagnent à le faire. Car la méditation nous ramène à l’essentiel. La méditation nous aide à nous libérer de cette obsession du pouvoir et nous amène à ouvrir notre cœur.

La méditation nous amène à retrouver notre pouvoir intérieur, à comprendre que nous ne sommes pas séparés les uns les autres.

L’exercice du pouvoir demande une introspection authentique. Bien peu s’en donnent les moyens. De la même façon que beaucoup d’acteurs perdent leurs repères en connaissant le succès, attirés qu’ils sont par les projecteurs comme des papillons de nuit auprès d’une bougie, le pouvoir est fascinant pour celui qui n’est pas libre de lui-même.

DE L’AMOUR DU POUVOIR AU POUVOIR DE L’AMOUR

Les hommes politiques ont-ils donc tant de pouvoir ? Ils ont le pouvoir qu’on leur donne. Lorsque chacun reprend le pouvoir sur sa vie, s’autonomise, se responsabilise, la société s’équilibre. Cela demande d’être plus conscient de notre responsabilité, des liens de causalité et de l’impact de nos actions.
Partout où je voyage, je rencontre de plus en plus d’initiatives qui se multiplient ici et là autour de l’intelligence collective, de la participation citoyenne, du codéveloppement, de la cocréation. Initiatives qui se développent autant dans les entreprises que dans la société civile.

De plus en plus d’hommes et de femmes réalisent que, comme la liberté, la parole, le pouvoir ne s’exigent pas. Ils se gagnent de l’intérieur. Un homme libre et conscient ne peut plus être manipulé.

Ce n’est pas en s’opposant à un système qu’on le détruit, mais en en construisant un nouveau qui rend l’ancien obsolète.
Par notre conscience, notre ouverture d’esprit et du cœur, je nous souhaite, à chacun, ensemble, de contribuer à ce nouveau système.